Mail envoyé à Christian Le 26 mars 2018

Le 22/11 Je réintégre les liens html pour que ca colle au mail d'origine (en fait je le ferai plus tard)
Bonjour Christian


Bon en fait je voulais t’envoyer comme les autres fois des vidéos, mais comme j’ai écrit un long texte (axé sur le fameux NoFAP, qui mine de rien m’a pas mal passionné cet été), je reste là dessus.



Mais d’abord


Tu avais dit que la maxime « la révolution commence par toi même » t’avais gênée. Je comprends en effet qu’elle peut être vu comme un prémice de la révolution conservatrice des années 80, où chaque individu est isolé dans son égo, avec ce mot « mérite », comme si on se construisait toujours seul, et jamais « avec ». Il y a d’ailleurs un long développement là dessus, où chacun est enfermé dans son moi, dans son image, dans le premier chapitre de « l’insurrection qui vient » du comité invisible, ainsi que dans Tiqqun, la revue qui précède (tu dois connaître cette suite de livre, autours de Julien Coupat et du groupe de Tarnac, qui ont une influence considérable sur les mouvement politiques contemporain, et aussi sur mon parcours politique puisqu je l’ai découvert au lycée, peut être avant Debord et Merejkowsky d’ailleurs, sinon on pourra en parler, j’ai tout un historique dessus). Il ont écrit aussi le texte « théorie de la jeune fille » qui parle de cette sorte d’aliénation par l’image sur le corps, les comportements, et touti quanta. Et évidement, cet ultra individualisme, c’est de droite, ce one self man, sauf que certains auteurs (enfin je sais pas lesquel mais c’était évoqué par Jill Gasparina) disait que c’était la suite logique du mouvement de 68, à partir de « jouir sans entrave », dans une fuite en avant du désir, on est dans un rapport sadique au chose (au sens de Deleuze), sans limite, et ca préfigure le libéralisme sans borne, remplacant la tyrannie de l’État à la tyrannie du désir individuel (marchand). Et du coup ca explique aussi le fait que certains hippies américain qui construisaient une contre culture dans les années 60 se soient retrouvé traders dans les années 80, y voyant dans le marché une manière de concrétiser une utopie libertarienne (et pas libertaire ou socialiste), ou leur désir de pouvoir enfin assumé. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que les géants du net (apple, google) soient des decendants de ces mouvements qui souhaitaient révolutionner les choses (et il le font…). Il semble cependant y avoir une rupture avec des mouvement post hippies ayant pris corps dans l’informatique autours du mouvement des logiciel libre, qui posent clairement la question de la propriété dans un sens collectif (autours de Richard Stalman en particulier, après les logiciel libres j’ai potassé si ca t’intéresse).


Mais en même temps je comprends aussi cette phrase différemment. J’ai remarqué notamment que lorsque je m’interessais à des sujets politique ou philosophique, cela résonnait à des problématique individuel, et inversement, un travail d’introspection me permettais d’explorer des champs de la pensé plus abstraits. Comme si j’explorai mon intimité en même temps que le monde extérieur, que l’image de moi était lié à mon image du monde. J’ai utilisé le terme de « double exploration » pour décrire ce phénomène. C’est à dire que il n’y a pas d’un côté une exploration vers l’extérieur, et de l’autre une exploration vers l’intérieur mais que les deux sont lié, comme par antagonisme, comme par effet miroir un peu. Pour le texte d’après sur le NoFap, par exemple, l’introspection autours de mon intimité sexuelle se double d’une recherche plus globale sur la sexualité dans la société. Pareillement, j’avais remarqué que les moments d’affirmation politique (par exemple participer à un blocus de mon lycée) ont aussi été des moment d’affirmation de soi (je me sentais vraiment différent après coup, et ca a du m’aider à désirer une filière artistique), ainsi que des moments d’affirmation sexuel (identité homosexuelle), et que tout ca en fait c’était lié. Ca s’est reproduit quelques part en DNA3 puisque la performance que tu avais vu faisait suite à la participation à un mouvement politique d’ampleur (loi travail puis création d’une école temporaire à Paris), à une affirmation de soi (introspection par un journal et surtout libération d’une parole en partie contre le système scolaire avec la forme explosive qui va avec) et sexuelle (j’avais fait une performance consistant à m’habiller en genre féminin, refait dans la performance). C’est pour ca que le processus d’émancipation est lié aussi à soi même, et même en premier lieu. Mais c’est comme si je crois il n’y avais pas d’un côté soi et de l’autre les autres, mais que l’on est toujours construit dans une relation, interpersonnel, et que quand cette relation change, alors on change soi, et les autres aussi. Mais je crois que la question de l’individualité est très importante, je n’aime pas trop les discours autours du collectif, je trouve très important de garantir l’autonomie de l’individu, sa différenciation, et c’est comme si un collectif émancipateur ne pouvait se construire qu’à partir de là. On ne se construit comme différence que par rapport à l’autre, la différenciation et la singularité se construit dans une relation qui construit un écart à l’autre (voir chez Simodon sa conception de l’individuation), par la construction d’une distance, d’un espace. Opposer un collectif standardisant à un soi-disant individualisme qui isole, comme le fait parfois les milieux militant type communiste, n’est pas une bonne grille de lecture (et d’ailleurs c’est peut être là où l’on peux rejeter à la fois la conception communiste autoritaire du collectif avec l’isolement du marché libéral, au profit de la libre association qui créé de l’individu en relation). Au contraire, j’opposerai plutôt d’un côté un état d’indifférenciation (tout le monde consomme isolément la même chose, ou tous le monde partage le même collectif) à un état de diversité des subjectivité (où chacun construit sa subjectivité en se confrotant à l’autre, en assumant et en découvrant sa position, sa distance). Mais du coup oui je pense quand même que la question de l’individu est capitale pour penser l’émancipation, en fait on nous empêche de nous individualiser à travers plein de dispositifs de standardisation, et que l’on peut penser une émancipation qui serait avant tout individuelle, ou qui passerait par le « soi », mais il ne faut pas que ce soit un pretexte à culpabiliation comme peux le laisser entendre la phrase, parce qu’il ne s’agit pas là d’une question de volonté, mais de travail d’investigation, semblable à « quels sont nos vrais désirs ? ». En fait il faudrait plutôt se dire « la révolution commence lorsqu’on se pose la question de savoir qui l’on est et ce que l’on veut vraiment ? », lorsqu’on fait donc un travail d’introspection, afin de déceler l’oppression que l’on intègre et que l’on fait perdurer malgré nous. Non pas un durcissement de ces désir mais un combat avec soi même. Sur ces question il y a peut être moyen de rattacher à la notion d’égo que j’avais évoqué dans les anciens journaux.


Concernant la comparaison :


Si en effet tu considère que la subversion suprême, c’est la disparition des valeurs (et c’est effet ce que je considère aussi), alors je sais pas si je t’en ai parlé mais, un peu dans la même idée que la magie du chaos, j’ai beaucoup apprécié les idées de Paul Feyerabend, qui propose le concept d’anarchisme épistémologique, dans lequel tout système de pensée est mis à plat, et aussi toute méthode, c’est à dire que la méthode scientifique n’a pas plus de discours de vérité qu’une méthode artistique ou de sorcellerie. C’est quelque chose qui me plaît beaucoup, c’est une forme de relativisme épistémologique radical, et c’est ce que je tente d’appliquer un peu à mon mémoire aussi. Son crédo, pour le coup, ce n’est pas « toute comparaison est odieuse », ni « rien n’est vrai, tout est permis » (magie du chaos, relativisme de la croyance), mais « tout est bon ». Tout est bon, (ou disons tout est potentiellement bon) j’aime bien cette idée, et ca fait penser au principe d’équivalence de Filiou d’ailleurs.


Je t’avais parlé de Benjamin Grassineau, qui énervé par le manque de conviction de ses collègue, propose à la place une recherche amateure. Beaucoup d’articles passionnants, et qui pose la question de la recherche complètement autrement, sous l’angle « convivial » (Ivan Illich). Il gère ce site, impressionant dans le contenu malgré le peu de référencement (pour le coup là on est dans le genre de découverte de trésor du net invisible, ce que j’adore faire) :


poulpe à lunette

http://labo.nonmarchand.org/pmwiki/Textes/RechercheAmateure

J’avais notamment beaucoup apprécié ce texte, très complets, sur une analyse sociologique des courant anarchistes contemporain. C’est assez long (texte à télécharger 38pages…) mais à la fin y’a un tableau en annexe qui répertorie et classe un ensemble de mouvement apparenté à de l’anarchisme, c’est notament là que j’ai découvert l’anarchisme épistémologique.

http://labo.nonmarchand.org/pmwiki/Textes/FormationDiversificationMaintienCourantsAnarchistes



Avignon gnon gnon

Concernant les écoles d’art et la selection, ca m’a fait penser à un plan séquence de discussion à partir de 15min sur la vidéo. Ca fait partie d’un documentaire que j’avais fait en tourné monté sur place, en guise d’archive de l’occupation de l’école d’art d’Avignon, moment intense qui précède l’expérience de l’école temporaire à Paris. ca permet d’avoir une idée de l’ambiance (et puis bon même dans la forme légère ca me plait bien). Il a été diffusé à Paris eu à Strasbourg aussi en guise de documentation de l’événement.

https://www.youtube.com/watch?v=f6dfIRZFwcc



Tu parlais aussi du Tao, du fait qu’il fallait faire quelques chose plutôt que rien, pour ne pas subir l’angoisse du non sens de la vie (et en effet c’était le propos du film que j’avais fait). Mais en fait je suis maintenant dans le procédé inverse. Je me dis qu’il ne faudrait pas faire, ce qui serait une fuite, ni non plus ne rien faire, qui serait accepter l’état des chose, mais plutôt « faire ne pas », c’est à dire tenter de déconstruire l’acte de faire, dé-faire en fait, arreter de faire ce que jusque là on faisait toujours, pour arriver à une sorte d’origine, si c’est possible, à un état plus proche de la réalité. C’est là où je vois une proposition militante révolutionnaire, plus interessante qu’une forme d’idéalisme : plutôt que de vouloir transformer la réalité sous nos désirs, en réalisant les désirs quitte à les imposer, plutôt que de contraindre nos désir à la réalité, en se résignant, mieux vaut tenter d’atteindre la réalité du désir, et de considérer que nos désir tout comme la réalité, on ne sait pas trop ce que c’est. Désirer la réalité en somme, vouloir la connaître, parce que c’est là que se trouve quelque chose de réellement désirable. Plutôt que de vouloir s’échapper du réel, considérer que la conception que l’on a du réel n’est pas la bonne, c’est celle qui est donné par le capital en gros, et que le réel résiste face à ça. Prendre le parti du réel, c’est considérer que si on considère que nos discours sont juste, il ne suffit pas de les confronter à celui du camps d’en face, mais il faut d’abord le confronter à la réalité. Et si ca fonctionne, si on trouve ce point d’accroche au réel, alors en face le discours du capital (ou des conservateurs réac de droite cathos terroristes qui votent fn, les méchants quoi) apparaîtra dans tous son subterfuge. Si les discours fascisants ne sont que des construction de langage, alors une position révolutionnaire est de faire mentir ces discours en les confrontant au réel. Le révolutionnaire n’est pas forcément un idéaliste (ca peut aussi), il peut prendre le paris (risqué cela dit car il prends le risque de la désillusion face à son propre discours) de vouloir s’approcher d’une réalité, depuis laquelle ce sera la position d’en face qui paraîtra idéaliste. Opérer un pragmatisme radical en somme, une somme de doute radical qui en mettant en cause sa propre parole met aussi en cause celle de son opposant. Il s’agit non pas de créer un contre discours, mais de faire mentir son opposant en destituant sa cohérence interne. Enfin en tout cas c’est une pratique que je tente de cerner, au travers de ce faire ne pas. Un activisme de la parole masochiste. Une position de révolutionaire pragmatique (ou métaphysique peut être, y’a le terme de métaphysicien critique chez Tiqqun). Enfin ca ne marche que dans l’idée qu’il existe une réalité extérieure qui résiste et qui s’oppose au discours.






Ensuite et enfin, concernant le porno :


Je te parlais du mouvement nofap. Comme je te disais, je me suis rendu compte que lorsque je n’investissais pas mon énergie dans le travail (ou dans la reconnaissance du travail), je regardais beaucoup de porno, comme si cette énergie (libidinale?) était déviée. Et du coup j’étais encore plus épuisé et fatigué. Je me suis alors intéressé à ce mouvement sur internet autours du terme NoFAP, qui semble faire suite au site internet « ton cerveau dans le porno » (équivalent au USA Yourbraininporn), qui fait le lien direct entre pornographie et drogue dure, enfin aussi addictif que la nicotine ou l’héroïne notamment, avec l’accoutumance et la dépendance qui va avec. Regarder du porno, et de manière générale regarder un acte sexuel, provoque une sorte d’excitation par une molécule particulière, qui reste ensuite un moment dans le sang. Et elle est réactualisé à chaque fois qu’il y a du nouveau : ce que l’on recherche dans le porno ce n’est pas l’image en elle même, c’est d’avoir autre chose, une nouvelle pratique, une nouvelle actrice, ce qui fait qu’il y a escalade assez vite parce qu’on se lasse. C’est quelques chose qui court circuite le cerveau rationnel puisque c’est un mécanisme de survie pour la reproduction animale. Il y a une conférence TED du mec (celui qui tient aussi le site je crois), qui explique tout ca.


Comme je te disais je m’étais demandé la validité de ces propositions. Parce que il semblerait, au niveau de la pornographie, que les institutions scientifiques traditionnelles et les médias mainstreams disent que scientifiquement la pornographie ne donne ni accoutumance ni dépendance, et que donc ce n’est pas une drogue, même en invoquant les neurosciences. Historiquement, les groupes qui sont contre la pornographie sont les groupes religieux et de politique moraliste, les féministes anti-sexe, pas trop ma tasse de thé donc. Mais là, à travers ces nouvelles justifications, il s’agit non d’un discours moraliste, à aucun moment il n’y a allusion à la religion où à la morale lié à la sexualité, mais plutôt un discours médical, non pas « le porno c’est mal », mais plutôt « le porno vous emprisonne comme une drogue ». Et c’est clair que ca change des trucs puisque, comme pour les drogues, il ne faut pas alors le criminaliser moralement en l’interdisant, mais savoir s’en protéger et connaître les risques. Agir en réaction à la pornographie n’est plus une nécessité morale, mais d’émancipation. Mais en même temps c’est peut être aussi une sorte de cheval de trois pour criminaliser la pornographie depuis une position médicale, puisque le discours du porno comme drogue semble être un sujet polémique. Je me méfie donc de la porté idéologique d'un discours sur la pornographie, et la sexualité en général, d'un bord ou de l'autre par ailleurs (ce qui demande un recul critique mais pas un désinteressement). Ce qui est intéressant cela dit c’est que ce n’est pas ici une dénonciation de la pornographie parce qu’elle montre du sexe, et que le sexe c’est mal, mais c’est au contraire une dénonciation de la pornographie parce qu’elle enferme dans une pratique onaniste, en circuit fermé, elle court circuite le système de récompense, il s’agit de dénoncer la pornographie parce qu’elle prend la place de la sexualité avec l’autre, en détournant le désir sexuel vers une image plutôt qu’un autre corps. Par ce retournement, la libération sexuelle concrète passe par le retrait de la pornographie. L'abstinence pornographique est au service d'une intensification de la sexualité.


Après ces conférences (j’ai pas la dates mais disons depuis quelques années, c’est assez récent quand même) se sont créé des fils de discussion, depuis Reddit je crois au début (gros forum de discussion) qui a pris de l’ampleur, puis maintenant on trouves des forum et des sites dédiés, notamment en france. Ca se construit sur les mêmes mode que les alcooliques anonymes, et ca c’est très intéressant, puisque c’est des consommateurs de pornographie qui veulent arrêter et qui recherchent du soutient auprès d’autre, c’est donc auto géré puisque qu’il n’y a pas de structure hospitalière avec des médecins et des patients. Et c’est anonymes, même entre les participants, puisqu’il y a des pseudos, et en même temps complétement accessible au public dans les discussion. Il y a des fils de discussion où chacun décris au jour le jour ses ressentis, d’autres qui « pointent » tous les jours à chaque fois qu’il ne regarde pas de porno, il y a des témoignages de gens qui ont arreté, il y a aussi des discussions plus poussé qui créent un savoir médical autours de l’addiction, ou même la création de technique et de vocabulaire qui les décrit. Enfin c’est assez époustouflant si on le vois, comme l’envisageait Guattari, comme une sorte de structure médicale et de recherche profane et en autogestion. C’est aussi assez effrayant de voir le nombre de personne touchées, les échecs à répétition. Parce que oui en fait ces sites se sont construit autours d’une sorte de défi, qui s’appelle le « nofap challenge » : tenir 90 jours sans regarder de porno et sans se branler. L’arrêt temporaire de la masturbation, suspect il est vrai, est justifié par le fait on se remémore les images porno, et ca a le même effet (et puis en fait l’éjaculation épuise le corps, enfin il y a des effets physique quoi). C’est donc comme une sorte de période de jeûne, une période de sevrage de 3 mois, et après cela le but c’est de tenir, de ne plus regarder de porno (de se masturber éventuellement mais sans porno surtout). Et en fait c’est compliqué à tenir. Les personnes qui disent avoir réussis sorte une liste impressionnante d’effet miracle : charisme spontané, regain d’énergie, meilleur sensibilité, goùt pour la vie, moins d’angoisse, peau plus belle, apparition soudaine d’une fille dans son lit. Alors évidement ca peut paraître suspect, sauf que ces témoignages viennent des personnes elle même, et y’en quand même beaucoup qui convergent dans ce sens. Alors soit tout est manipulé et bidon mais j’en doute fort, soit il s’agit d’une sorte d’effet placebo, une manière de reprendre le contrôle de son corps à travers cette pratique, ce serait donc une sorte de magie, soit en effet il y a un réel impact chimique et hormonal de la pornographie sur le corps et la psyché, soit un peu des deux derniers. Et en effet ca fait penser à « Testo Junkies » de Beatriz Precidao qui a fait fait l’expérience de s’injecter de la testostérone en pirate pour voir les effets sur son propre corps, cela agissait sur sa sexualité et ses humeurs. Dans son livre elle détaille la place centrale de la pornographie (et des hormones) comme dispositif politique qui conditionne le désir (à la version Deleuze). Et c’est assez préoccupant cette question de la pornographie parce que il semblerait que ma génération, avec la naissance des tubes (partage de vidéo gratuite sur des sites équivalent à youtube), soit complétement happé la dedans. En guise d’anecdote une équipe de sociologue a voulu faire une expérience en réunissant une quelques dizaines de jeune, la moitié qui regardait du porno, l’autre moitié non. Ils ont pas réussi à trouver assez de monde pour la deuxième partie. Enfin du coup, une telle diffusion de masse de la pornographie pose des question de santé public d’un côté, et de deux ca bouleverse le rapport à la sexualité, puisque la découverte même de la sexualité passe par cela, parce que vu que y’a un déni évident autours de la sexualité, et que c’est bien connu le préado n’as absolument aucun désir sexuel, quand t’es gamin tu t’informe où tu peux. Y’a un discours hypocrite qui voudrait que le porno nous tombe dessus par hasard quand on est gamin, je crois plutôt que quand on est curieux on s’informe et on découvre comme on peux, et surtout si c’est interdit, et que c’est accessible sur internet. C’est aussi ca la force révolutionnaire du porno, comme le dit Virginie Despentes : Ca oblige à nous confronter à des désirs sexuels qu’on aurait voulu taire (Homosexualité, SM…). Pour ma part c’est ce qui m’as confronté pour la première fois et violemment à des désirs homosexuels, et si ces images étaient violente, c’est qu’elles me ramenaient à une homophobie latente dont je subis encore les séquelles, et parce qu’en plus elles portaient le poids de l’interdit. Donc quelques part la pornographie se nourrit de toute l’éducation sexuelle qui, soyons clair, n’existe pas, ou alors sous la forme aseptisé du réalisme scientifique, hétéronormatif et en dehors de toute sensualité. Elle joue un rôle de premier contact avec une sexualité crue, elle le fait mal et brutalement, mais elle est la seule à le faire (et ca c’est pour ma génération, je te laisse imaginer comment c’est pour les prochaines, avec la possibilité de cybersexe, de nude par snapchat, et d’appli de rencontre géolocalisée…). L’hypersexualisation de jeunes se construit aussi sur les ruines d’une révolution sexuelle inachevée, mais bon ils sont tellement plus sur les réseau parfois que je pense franchement qu’ils sont plus à l’aise et calé en terme de cul que moi (bon heuresement y’a des tentatives d’éducation sexuelle populaire par podcast vidéos, mais bon je te ferai un topos sur les podcasts une autre fois, ca tiendra pas dans un mail… et puis pour ce qui est de l’homophobie y’a aussi des sorte de forum de soutient entre jeune gay par exemple, comme Za-gay.org).


Donc du coup pour revenir au dessus j’ai voulu essayer cette sorte de sevrage, au moins comme ca je serai fixé, et j’ai eu en effet beaucoup de mal, ressentant violement le sentiment de manque. Mais j’ai aussi ressenti au bout de quelques jours, les effets décrits à savoir une certaine ressensiblité, réappoprition de désir et d’imaginaire sexuel, et même parfois des transformation dans l’image de moi et de mon corps (notamment je sentais mon genre différement), confiance en soi et énergie aussi. Donc j’ai bien senti, en y faisant attention, des changement de perception, et même corporels, soit lié à l’absence de pornographie en effet, soit lié au fait que j’y fasse attention.


Dans mes anciens journaux, j’avais parlé de cette idée que la « grève de l’art » proposé par certain artiste n’était pas très efficace, puisque celui qui a le pouvoir c’est le spectateur, et qu’il faudrait plutôt proposer à la place une « grève du regard » (le spectateur arrête de regarder une image). J’avais aussi forgé le concept de « mutuelle des spectateurs », où les spectateurs ne dépendent plus d’un artiste pour focaliser leur regard sur un objet artistique, mais se mettent en commun pour regarder ensemble un objet (artistique ou pas pour le coup, comme un arbre), c’est comme une forme d’autogestion des spectateur qui se passe alors de la médiation de l’artiste ou du musée. Et je me suis rendu compte que, avec ce mouvement qui ne se revendique pas du tout de l’art, on a des consommateur de porno, donc des spectateurs, qui se réunissent pour ne plus en voir. C’est donc « une mutuelle de spectateur qui pratique la grève du regard ». Car dans ce cas là, l’effort demandé n’est pas dans le fait de regarder une image difficile (par exemple regarder un film d’auteur type nouvelle vague où il se passe pas grand chose, ca demande un certain effort de concentration), mais bien dans le fait de NE PAS regarder une image addictive mainstream (la pornographie). Enfin bon j’étais sur le coup super enthousiaste de trouver une concrétisation réelle et flagrante à ces concepts que j’avais mis du temps à incuber. Et du coup je trouve que ca offre un terrain particulièrement intéressant dans la relation que le spectateur peut entretenir avec l’image dans ces conditions là. Ici le travail effectué n’est pas sur l’image, mais sur le regard. D’ailleurs en l’écrivant je crois que je suis plus dans mon travail sur le regard, sur les condition de réception, plutôt que sur l’image en elle même.


Je me suis alors pas mal intéressé à la question de l’addiction, et notamment en reconsidérant cette question sous un angle psychologique. Tu connais peut être cette expérience des rats qui a montré que si ils avaient le choix entre boire de l’eau ou de l’héroïne, ils prenaient de l’héroïne. En fait l’expérience a été refaite après, et si les rats ne sont pas isolés dans des cages mais vivent en communautés, ils sont prêts à subir les effets du manque pour vivre ensemble. La vision commune de la drogue comme substance qui nous attrape par surprise et qui nous transforme en épave est alors faussé, c’est bien l’inverse, c’est parce qu’on est rejeté socialement que l’on va prendre une drogue. La drogue corresponds alors à une fonction sociale et psychologique. C’est aussi ce qui ressort d’article que j’avais lu sur le sujet, où l’addiction en question est toujours relié à un non-dit, à une manière de combler une distance psychologique (par exemple untel fume pour se réapproprier l’image de son père qui fumait aussi, un autre mange du sucre pour grossir et éviter les rapports de séductions). Cela pourrait agir comme objet transitionnel également (comme l’est le doudou). Dans le cas de la pornographie, j’imagine que c’est un moyen de cacher un manque d’aisance sur le plan de la séduction ou de la sexualité (c’est en tout cas ce qui me semble le plus évident, de mon côté en tout cas). Y’a aussi l’idée que les pulsions, normalement catalysée par la société, sont ici déviés vers un objet (avec la pornographe c’est assez évident), mais c’est aussi dans un souci de régulation, c’est aussi un moyen de fuir, d’avoir une porte de sortie. Récemment j’ai vu que cela était lié aussi à une forme d’indépendance : le drogué, en devenant dépendant d’une substance, s’extrait du même coup de la dépendance aux plaisir mis en place par la société, il y aurait paradoxalement une recherche d’autonomie. Et la semaine dernière, j’ai découvert (tiens toi bien!) que pour certain cocaïnoman, la cocaïne leur permettait de se concentrer, de contrôler leur temps, et que pour beaucoup c’était d’anciens enfants hyperactif. Comme si l’addiction était une certaine manière de s’adapter, de faire une interface entre un rythme individuel et le rythme social. La prise de drogue, en alternant période de manque et moment d’intensité, est aussi un certain rapport au temps, un certain rythme à partir de la tension qu’elle créé. Sans phénomène d’accoutumance, chaque instant se vaut (enfin vaut pour lui même) et le temps est alors sans attente. L’attente, la tension désirante, est créé par la substance. Donc derrière tout ca y’a cette idée que la drogue et les comportement addictifs ne sont pas des sorte de pièges das lequel il ne faudrait pas tomber (jusque là je pensais que j’y avais échappé en évitant de fumer et de boire seul, manque de bol ca s’est déplacé dans le porno et le « workohlisme »), mais que ces comportement addictifs sont au contraire des forme de replis, des manière de se soigner, ou en tout cas de combler un problème, et que c’est un peut comme un médicament nécessaire faute de mieux. Enfin comme tu vois je fais des recherches.


Et donc pour finir, parce que c’est un peu long comme texte quand même mais je trouve ca interessant parce que ca fait le lien entre les journaux de l’année dernière et ce que j’écris dans le rapport de stage, j’ai tenté de théorisé ce principe de « moyen de réduction », à savoir que certaine personne peuvent se passer d’addiction, et d’autre non, donc il y en a qui ont les moyen de s’en passer, et d’autre non. J’avais là, à partir de l’addiction, un exemple concret de la forme que je tentais de penser au travers de la « puissance de ne pas ». Et cela s’applique alors à des catégories plus politique : Si on n’as pas les moyens de réductions adéquat (se protéger de la pub), on ne peux pas ne pas consommer, si on n’a pas les moyen de réduction (avoir de l’argent), on ne peux pas ne pas travailler, si on n’a pas les moyen de réduction (bon là je cherche mais disons supposons que si l’on a une vie suffisament riche sur le plan des plaisir sensitif et sexuel), on ne peut pas ne pas se droguer ou avoir des comportement addictifs. Et cette petite conclusion : « le capitalisme construit du manque », et du coup on a « trop de manque », que l’on tente de combler. Il ne sert alors rien de combler ces manque, mais il faut au contraire s’en protéger, non pas consommer pour combler les manque de la pub, mais ne pas regarder de pub. Utiliser le vide comme arme, c’est à dire ne pas combler les manque mais s’imposer de mettre du vide à la place (du coup, « on manque de vide »). Et d’ailleurs on pourrait dire qu’il y a un rapport de classe entre ceux qui détienne les moyen de réduction, et ceux qui ne les ont pas. Peut être est ce la différence entre la misère et la pauvreté par ailleurs. Déjà on peut dire que ce qui fait la force des riches, ce n’est pas tant qu’ils ont plus d’argent, mais que de part leur plus d’argent, ils peuvent ne pas (travailler pendant un moment, acheter de la merde, etc.). C’est une conception négative du pouvoir qui permet de penser les choses un peu différement. Notamment sur le fait que les mouvement culturel autours du Zen, de la décroissance, en particulier ce qui est appelé simplicité volontaire ou mouvement minimalisme (pas pareil que le mouvement en art du même nom, mouvement culturel à la mode ces dernières années) sont une manière de se réapproprier ces outils de réduction, construisant une classe à part. Pareil pour les chômeur qui ont vu leur manque de travail non comme un manque justement mais comme un temps libre, et qui leur a permis d’investir des luttes avec beaucoup d’énergie . Parce que derrière tout ca, ce que fait le manque, c’est qu’il empêche la formation de vide, mais de vide au sens de vide qui pourrait se remplir d’autre chose, de vide au sens d’espace libre, de temps libre. On a l’impression qu’il n’y a rien mais en fait il y a quelques chose qui n’est pas vu, un peu comme de l’air. Voilà bon après la suite c’est ce que j’écris dans le rapport de stage, puisque je continue ces réflexions sous d’autres formes.


Sur ce rapport de classe qui se construit sur le « ne pas », j’avais aussi découvert un groupe de soutient pour « maladie mentale », mais dans une optique militante. Il s’agit du « projet icarus », qui souhaite se faire rencontrer des gens concerné par la folie, pour pouvoir parler entre eux de leur vision des choses, de leur mal être, et surtout, de leur conception de ce que pour eux est la raison (donc dans la lignée de l’antipsychiatrie). Il y a notamment pas mal de brochure sur leur site concernant la scarification, qu’ils considère sans jugement, et comme un moyen de guérison (et ca fait écho à ce que j’écris dans le rapport de stage). Je te met en lien une vidéo qu’ils ont faite, où ils relie les maladies mentale avec les systèmes d’oppression culturels, et reprenant cette idée que j’avais déjà esquissé qu’il y a un rapport de « classe psychologique » entre ceux qui subisse des violences psychologique et ceux qui les provoque (donc la maladie mentale serait un phénomène d’abord politique avant individuel). Dans la même lignée il y a aussi les cercles d’entendeur de voix, des gens qui entendent des voix et qui en parlent, qui tente de voir ca comme un autre mode de perception.


Bon dans tous ce que j’écris là ca renvoit à quelques textes universitaires (sur les site d’archive ouverte type CAIRN, c’est génial d’avoir fait ca), mais je les retrouve pas. A travers tout ca, y’a ce principe de « ne pas faire », qui m’interesse bon plastiquement parce que je suis en école d’art mais surtout comme outil pratique d’émancipation (et que je tente d’appliquer à mon niveau, en réduisant mes besoins). Et puis évidement il y a la question de la sexualité, d’un point de vue sociétal mais aussi évidement personnel, c’est pour moi l’occasion de me pencher et de comprendre tout un tas de blocage et de frustration sur un plan sexuel et affectif, donc ca touche bien sûr le porno, mais aussi mon rapport à la séduction, à l’amour (pas forcément monogamme), au fantasme, aux mode de rencontre homosexuel, aux rencontre en ligne. Parce que j’aimerai être un peu moins coincé sur ces questions et en pratique, et en même temps je trouve ca très angoissant. Mais bon je crois que c’est aussi un sentiment de précarité partagé, que ca soulève un nœud entre mode de rencontre, technologie numérique, homophobie, genre, angoisse sexuelle, fond moral, bref, la révolution sexuelle n’as pas eut lieu. Et plus je creuse là dedans, plus ca amène vers d’autres pistes encore plus intéressante (la question politique de l’asexualité, le BDSM, et bien sûr le mouvement artistique « post-porn », je sais pas si tu connais).






A mercredi !


Nathan













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Forum NoFAP

https://www.nofap.com/


Alors celui là francophone, est interessant parce qu’il concerne aussi d’autre type d’addiction, tu peux cliquer sur les différentes catégories en haut (dont alcool, tabac, canabis, mais aussi se ronger les ongle, café, sucre, jeux vidéo et se coucher tard…), et tu peux pointer jour après jour avec un système de grade.

http://porn.abstinence.help/challenge/16


Pour ceux qui sont sur le point de craquer, voici un site qui a été construit exprès pour tenir bon avec des message de soutient

https://emergency.nofap.com/


Et aussi ca écumé un peu sur des article de journeau qui traitent du sujet, mais c’est aussi mis en discussion sur des sites de dragues plus ou moins axé « je suis un vrai bonhomme », comme moyen d’augmenter son pouvoir de séduction (ce qui offre un mélange assez… étrange. La aussi y’a toute une sous culture de la drague avec un lexique technique c’est assez dingue quand tu te renseigne sur le sujet)

http://www.frenchtouchseduction.com/board/nofap-challenge-vt39478.html

(et juste pour le plaisir, un lexique de drague, du site fourni « art de séduire », on dirai presque du management)

http://www.artdeseduire.com/les-bases/lexique-seduction

Et un lexique de Nofap

www.nofap.org/glossary/




La conférence TED de Gary Wilson, 10 millions de vues.

https://www.youtube.com/watch?v=wSF82AwSDiU



et un site qui reprends ses idées (et qui semble être le sien). C’est donc lui qui semble être à l’origine du mouvement. Je n’arrive pas trouver d’autres infos sur lui par contre, je ne sais pas s’il a une quelconque légitimité institutionnelle comme un titre de scientifique ou autre.

https://www.yourbrainonporn.com/about-us



un site dans le même genre mais pour les francais

http://votrecerveaudansleporno.com/



En effet, il est difficile de le pister, mais quelqu’un l’a retrouvé sur un site plus ou moins douteux visuellement, mais qui semble relier sexe et spiritualité versions sexe tantrique sans tomber dans un délire mystique. Donc apparement c’est un mec qui a fait des études et qui a bossé le sujet à travers ses recherches persos. Mais déjà le simple fait qu’on l’autorise à faire une conférence TED montre qu’il y a un minimum de légitimité dans ses recherches, parce que c’est pas donné à tout le monde.

https://www.reuniting.info/peace_between_the_sheets/about_author



Bon j’ai quand même pu trouver un article critique et référencé sur le sujet. Donc c’est bien ce que je redoutai, le positionnement de base n’est pas neutre. Bon ca n’enlève rien à l’interêt de ce mouvement, ca permet juse de le comprendre un peu mieux, il y aurai donc bien des sous bassement idéologique derrière. A noter que l’article en question vient de « le tag parfait », qui pour le coup fait une sorte d’analyse intellectuelle de la pornographie (je connais assez peu ce site mais il a une certaine renommé dans ce domaine). Après bon pour ce qui est de l’addiction et tout, comme tu vois plus haut, je crois surtout que ca pose des question épistémologique en premier lieu à savoir c’est quoi l’addiction, c’est quoi une consommation normale, c’est quoi une bonne sexualité, tout ca. En sachant que l’addictologie justement est un discours scientifique qui a été construit très récemment (j’avais trouvé un article qui utilisait les théories de Foucault sur le sujet). Dans les commentaire il y a l’idée que la masturbation est un prétexte à une confiance en soi, cela fait en effet penser à de la magie blanche (si c’est bien ca la magie blanche)

https://www.letagparfait.com/fr/2013/12/16/nofap-plongee-dans-les-entrailles-de-la-culpabilite/





En fait en regardant sur Youtube je vois que y’a aussi pas mal de podcast qui parlent de Nofap, et les yotubeur n’hésitent pas à parler de leurs expériences à visage découvert, ce qui m’as surpris… Certains semblent enthousiastes et d’autres critiques en disant que c’est placebo, du coup ca créé un débat, youtube est une agora (ca c’est l’utopie vidéo que j’aimerais voir venir, une université en ligne par prise de parole vidéo interposé). Plutôt anglophone pour l’instant.

https://www.youtube.com/results?search_query=nofap


Et du coup je te partage aussi un podcast de Pouhiou, podacsteur francais sur l’éducation sexuelle. Là c’est justement un épisode sur le porno (aussi appelé « pr0n » en langage codé internet) mais il en a fait plein d’autre, c’est une émission quoi (les autres vidéos sont dans la playlist à droite), et pour le coup c’est plutôt pas mal car à la fois rassurant dans la forme et axé sur des sexualité non normée (queer, polyamour, sensualité, homosexuel, transgenre…). Il tente même des propositions nouvelle, par exemple en évoquant l’idée d’une sexualité en open source (il se définit comme libriste, c’est d’ailleurs un mouvement auquel je me rattache complétement)

sur le Pr0n

https://www.youtube.com/watch?v=39S9iltepZk&index=18&list=PL4kTf3LHsXEQHfRzlvnLKIk18rPD-NQ5N

sur l’open source sexualité

https://www.youtube.com/watch?v=39S9iltepZk&list=PL4kTf3LHsXEQHfRzlvnLKIk18rPD-NQ5N&index=18




Projet icarus – l’oppression comme rapport de classe (animation courte)

https://icarus.poivron.org/navigating-oppression-vostfr/



entendeur de voix

http://revfrance.org/




Brochure asexualité (bon là ca m’ouvre carrément tout un autre champs, sur la question de l’émancipation par le retrait mais sur le champs affectif cette fois)

https://infokiosques.net/spip.php?article1510



à propos du post porn

https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2013-3-page-29.htm

la performance post porn de Chimera Rosa que j’avais vu à Databaz, qui m’avait pas mal marquée…

https://vimeo.com/channels/quimerarosa