Le but est vu ici comme un moyen. En effet cette notion de moyen et de but, de fin, est un peu flou. Lorsqu’on dit dans le dicton populaire « la fin justifie les moyens », le terme de moyen est pensé comme une sorte de déontologie moraliste. En gros, le moyen représente un principe comme « ne pas tuer », « ne pas voler », « être gentil », « faire le bien », qui peuvent être aussi un but, enfin bon je crois que ca complique un peu. Or ici, dans le texte de Tiqqun, et dans ce que je recherche aussi, il faut plutôt voir le terme de moyen comme la manière, le comment, la méthodologie. A la place de moyen, j’aimerais utiliser le terme de schème. C’est une notion que j’emprunte de loin à Jean Piaget, dont je connais très peu le travail. Je comprends intuitivement le terme de schème comme une sorte d’action sous sa forme unitaire, action qui peut être répétée. Cela désigne à la fois le concept abstrait de l’action, en même temps que l’action elle même, en temps que « brique actionnelle élémentaire », pouvant être reproduite et agencée à d’autre. Ces briques d’action sont celles que l’on retrouve dans la racine d’un verbe. Ainsi, « jeter » pourrait se voir comme un schème, ou « tenir », ou « joindre ». En ajoutant des suffixes et préfixes, on peux préciser un peu mieux le schème, tel que « re-jeter », « pro-jeter », « re-joindre », « dis-joindre », « re-tenir », « dé-tenir ».